Premières rencontres régionales de l'hydrologie régénérative - Retours sur une première édition réussie !

Le jeudi 2 octobre 2025, se sont tenues à Gignac, Octon, Celles et Villeneuvette, les premières rencontres régionales de l'hydrologie régénérative !   Pour cette première édition, portée par l'association nationale Pour Une Hydrologie Régénérative et co-organisée par le Pays Coeur d'Hérault, la Communauté de Communes du Lodévois Larzac, le Conseil de Développement du Pays ainsi que de nombreux partenaires techniques et institutionnels, c'est un programme riche qui a été proposé aux participant-es.  
  • Une matinée sur le terrain, entre savoir-faire et innovations
  Dès 8h30, les participant-es ont pu découvrir des pratiques inspirantes pour faire face aux défis climatiques. À Gignac, Clément Fleith (Fruits de la Résilience) et Romain Dugue (pépiniériste et arboriculteur) ont partagé leurs techniques de greffes de chênes à glands doux et de keyline, une méthode de gestion de l’eau par le design du paysage.   À Octon, Olivier Hébrard a initié le groupe à l’hydrologie régénérative, tandis qu’à Celles, l'association Paysarbre, représentée par Jessica, présentait un verger conçu pour résister aux aléas climatiques, sur la base de la greffe sur fruitiers sauvages.   Après un buffet local et bio sous le soleil de Villeneuvette, préparé par Jane Elena, les échanges ont confirmé une même conviction : la préservation de la ressource en eau est au cœur de la résilience agricole, et se pencher sur la question de sa préservation, c'est agir pour un territoire fertile !  
  • Une après-midi entre retours d'expérience, échanges et mise en commun pour un territoire fertile
  1. Des témoignages qui parlent vrai
L’après-midi a débuté par une table ronde technique, où 3 agriculteur-rices ont donné de leur temps pour partager leurs expériences face au changement climatique.   Un vigneron a expliqué comment, en cinq ans, il a régénéré son sol (labour, engrais verts, compost, plantation de fruitiers entre les vignes) et adapté ses cépages pour résister à la sécheresse.   Un éleveur a montré comment des baissières permettent de mieux capter l’eau, ce qui lui donne de l'espoir pour rendre ses pâturages plus fertiles.   Un agriculteur en polyculture-élevage a quant à lui souligné l’importance des réseaux locaux et de l’eau pour s’installer, rappelant que « sans eau, rien n’est possible ». Il a également rappelé l'importance d'adapter son terrain pour capter au mieux l'eau pluviale et la redistribuer sur l'ensemble du terrain, mais aussi l'importance des rotations culturales pour conserver des sols fertiles.   Préserver l'eau en agriculture, c'est d'abord préserver son sol.   La Chambre d'Agriculture et les Civam Bio 34 ont pu compléter ces retours d'expérience avec ce qu'ils observent chez les personnes qu'ils accompagnent : l'amélioration des pratiques : mieux arroser, améliorer ses connaissance sur les cultures, apprendre des difficultés liées à la chaleur, l'importance de l'hydrologie par l'entrée sol.   2. Institutions et solutions : comment accompagner la transition ?   La seconde table ronde, a commencé par une introduction d'Olivier Hébrard (docteur en Sciences de l'Eau, agroécologiste et expert-consultant sur le même sujet), a mis en lumière les leviers institutionnels tout en relevant des points importants :
  • La maltraitance des sols par certaines pratiques de cultures
  • Au-delà de la diminution de la ressource en eau, l'augmentation des périodes de fortes chaleurs, qui bousculent tout autant l'agriculture : on observe depuis 7-8 ans sur notre territoire, un dépassement régulier des 35°, avec un cumul des degrés allant au-delà de 35 sur 1 an, dépassant les 500°C.
L’EPTB Fleuve Hérault a présenté les résultats alarmants de son étude climatique (+2°C sur le bassin versant de l'Hérault depuis 1960, -20% de débit des cours d’eau), mais aussi des solutions : le futur SAGE intégre le changement climatique et notamment le volet de l’hydrologie régénérative.   L’Agence de l’Eau a rappelé ses financements pour des projets innovants, insistant sur la sobriété et l’infiltration des eaux pluviales dans le cadre de son 12ème programme.   Les tables rondes se sont clôturées par une synthèse graphique de Pôles en Pomme, qui a capturée grâce à ses dessins, l'ensemble des temps forts de la journée.   La commune d'Olmet-et-Villecun a également pu témoigner d'un très beau chantier collectif mobilisant les principes de l'hydrologie régénérative, mené avec les citoyen-nes.   Enfin les remerciements étaient de mise pour l'ensemble des personnes qui ont participé à l'organisation : les intervenants du matin, Clément Fleith (Fruits de la Résilience), Romain, Olivier Hébrard, l'association Paysarbre; les 3 agriculteurs de l'après-midi qui ont donné leur journée pour être avec nous et faire part de leur expérience : Pierre-Yves, Nicolas et Antoine; les Civam Bio 34, la Chambre d'Agriculture de l'Hérault; le Grand Site Salagou Mourèze, l'EPTB Fleuve Hérault, l'Agence de l'Eau RMC; la commune de Villeneuvette pour son accueil le jour J, la Communauté de Communes du Lodévois Larzac et le Pays Coeur d'Hérault et son Conseil de Développement (Codev = organisme représentant la société civile) !  
  • Le temps off de Territoire Fertile, 1ère édition !
  La journée s’est clôturée par un temps off riche, organisé par le Codev, avec un visite conviviale de Villeneuvette (réalisée par Aude et Olivier Hébrard), la projection de trois mini-films sur l’hydrologie régénérative.   Une première édition réussie, qui a accueilli plus de 100 personnes dans la journée, de divers horizons !   Les objectifs de ce premier temps fort sont donc atteints : échanges, diffusion de savoirs, interconnaissance et démonstration de projets concrets !   Prochaine étape : transformer ces rencontres en actions concrètes sur notre territoire !   Et pourquoi pas se donner un rendez-vous annuel sur cette thématique ?